L’Hostellerie Bérard, le charme et l’authenticité à la provençale.
J’adore rencontrer des gens passionnés par leur métier, ici ce fût encore une fois le cas à l’Hostellerie Bérard à la Cadière d’Azur. Même si je suis en vacances, ma curiosité reste toujours en éveil. Et pendant que ma petite famille profitait du soleil dans une propriété au milieu des vignes du fameux AOC de Bandol, j’ai eu envie d’aller visiter l’Hostellerie Bérard d’une manière un peu plus approfondie, que l’expérience que j’avais eu il y a quelques années en allant diner tout simplement au Bistrot de Jef de cette même Hostellerie.
L’Hostellerie Bérard, ce n’est pas qu’un hôtel et un restaurant ! C’est un hôtel de charme, un spa, un restaurant gastronomique 1 étoile au prestigieux Guide Michelin et un restaurant plus « classique », le Bistrot de Jef. Mais pour être complet, c’est aussi des cours de cuisine et un potager à la Bastide des Saveurs.
La Cadière d’Azur et un petit village typiquement provençal perché au bord de sa falaise sur une colline avec une vue imprenable sur la vallée et le Castellet, un des villages les plus touristiques de la région. Au fond de la rue principale qui traverse le village, se trouve l’Hostellerie Bérard. Avant d’y arriver vous passez devant divers petits commerces et ateliers d’artistes, la Cadière d’Azur c’est un village qui vit tout simplement bercé par le climat clément du sud de la France. Les enfants jouent dans les rues et les venelles, tandis que les anciens, assis là sur un banc, attendent le moment de vous faire partager leur bonne humeur.
J’étais attendu par le directeur commercial de l’Hostellerie. A la réception, une dame m’a aimablement accueilli, à ce moment j’ignorais que c’était Madame Bérard. Car l’hostellerie Bérard c’est avant tout, une histoire de famille. Séduit par la région, Danièle et René s’installent en 1969 à la Cadière D’Azur. Aujourd’hui c’est 35 chambres ordonnées dans 4 maisons. Le Couvent (ancien couvent du 11ème siècle), la Bastide ou « la Maison aux Volets bleus », les Peintres, Les Remparts (ancien hôtel de préfecture). Toutes les chambres aux noms évocateurs de la Provence (Bleu Méditerranée, Vert Olive, etc) sont aménagées avec des meubles authentiques. Confort, intimité et ambiance chaleureuse flirtent avec élégance.
Danièle secondée par sa fille Sandra se consacre au confort des clients de l’hôtel et du spa. Pendant de longues années, côté cuisine, René et son fils Jean-François, Maîtres Cuisiniers de France & chefs étoilés au guide Michelin depuis 2006 ont œuvré en toute complicité pour le régal des papilles de leurs hôtes. René Bérard a cédé le flambeau à son fils pour se consacrer à la bastide des saveurs, un endroit où il donne des cours de cuisine depuis plus de 20 ans.
Autour de cette bastide qui date du 19ème siècle, un potager ou dois-je dire, LE potager. Passionnés par la cuisine comme ils le sont, René Bérard et son fils Jean-François savent que pour faire les meilleures recettes, il faut les meilleurs ingrédients. Dans cette région le soleil est généreux et comme les deux chefs apportent la plus grande importance à la qualité et à la fraicheur des produits, ils cultivent les légumes et les herbes qu’ils ont besoin pour leur cuisine.
Mais revenons-en à l’Hostellerie. Ma visite avait débuté et effectivement, elle était en phase avec mes attentes et la réputation de l’hôtel. Les chambres sont charmantes et pleines d’authenticités, pas de déco tapageuse et un point important qui m’a sauté aux yeux, c’est la fraicheur des peintures. En effet, les chambres sont peintes une à deux fois par an.
J’étais curieux de découvrir également leur spa. Inauguré il y a 7 ans, il n’a pas pris une ride. Aménagé sur 500 m2, l’Aromaspa de l’Hostellerie Bérard se compose de 10 espaces de détente et de soins aux jolis noms évocateurs de nymphes. Là aussi, aucune faute de goût, une ambiance « Rome antique » avec des fresques réalisées par un artiste local, Pascal Cessou.
Je vous passe les salles de réunions, pour les incentives, la piscine,… J’ai donc pris congé de Stéphane Zanarelli le directeur commercial en charge de la communication de l’hôtel. J’avais de la matière pour écrire mon article, reçu des belles photos, ce qui est primordial et je comptais venir le dernier soir de mes vacances en famille passer la soirée au Bistrot de Jef. Stéphane, m’a annoncé que malheureusement celui-ci serai fermé le soir en question. L’histoire pouvait en rester là, elle était déjà belle !
Le matin de la veille de mon départ, j’ai reçu le mail suivant : Mme et M.BERARD souhaiteraient vous inviter à dîner avec vos enfants, êtes-vous disponible ? Vous imaginez bien que c’est une invitation que je ne pouvais pas refuser, quel honneur et quel plaisir !
C’est Madame Bérard en personne qui nous accueilli et qui nous a invité à prendre place au restaurant, mon franc est tombé à ce moment là, je l’avais donc déjà rencontré deux jours plus tôt à la réception. Pendant toute la soirée et ce magnifique voyage culinaire à l’Hostellerie Bérard, elle passait d’une table à l’autre, pour s’enquérir de ses hôtes. Monsieur et Madame Bérard ont ouvert l’Hostellerie en 1969 et pourtant Madame Bérard est toujours là, vigilante et intentionnée pour offrir à ses clients un moment d’exception. Une phrase au mur typiquement provençale résume bien l’hospitalité de la famille Bérard : Belle et simple manière des Provençaux de partager la fête et la convivialité !
Et voici le menu :
Le velouté d’huîtres
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L’asperge verte de Provence.
Sabayon à l’huile d’olive, « Culatta » de porc noir de Cinta Cenesse, olive Taggiasche, parmesan de 26 mois.
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Foie gras de canard frais.
Cuit dans un bouillon gouteux, morilles mijotées au jus de truffe, pâtes à la farine de châtaignes.
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L’agneau de lait des Pyrénées.
Côtes, selle, épaule confite, panoufle farcie aux abats cuits longuement, panisses, cotes de salades, févettes.
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La fraise de Carpentras en confidence.
Avec le fenouil sauvage.
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Le soufflé.
Au citron de Menton, crémeux Yuzu, sorbet citron.
Quand je disais « voyage culinaire » je pesais mes mots ! Et pour tout vous dire, nous avons fait l’impasse sur le plateau de fromages qui avait pourtant l’air somptueux.
A la fin du repas, c’est le chef en personne Jean-François Bérard, qui est venu nous saluer. A ce moment là, j’ai compris comment il a su garder l’Etoile Michelin décernée en 2006 alors que son père était toujours aux fourneaux, un seul mot, la passion ! Pendant ce bref échange, il nous a parlé des herbes, des aromates et des légumes qu’il cultivait dans le potager et de sa recherche perpétuelle des meilleurs ingrédients. Il n’est pas rare de le voir tôt le matin dans les marchés ou à l’arrivée des pêcheurs au port pour avoir le premier choix. Il a raison, un grand chef travaille avec les meilleurs produits ! Avec un père cuisinier, une mère qui excelle dans l’accueil de ses hôtes, Jean-François Bérard, dès son plus jeune âge est tombé dans le monde de l’hôtellerie en général et de la cuisine en particulier. Aurait-il pu en être autrement ? Il est évident qu’en l’écoutant, il vit sa cuisine et son métier avec la plus grande passion. Et oui, encore ce mot « passion » ! En écrivant ces quelques lignes, j’ai l’impression que c’est ça qui anime la famille Bérard et qui donne tout son charme et l’authenticité à cette Hostellerie. Stendhal disait : « La vocation, c’est avoir pour métier sa passion ».Photos: Christophe Bielsa, Eliophot, Saint-Cyr Images © Hostellerie Bérard.
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